Loin de la médiatisation de certaines stars de sa discipline, Léo Le Boulaire trace sa route en toute discrétion dans le monde du handball professionnel, à Cesson-Sévigné (35). Que de chemin parcouru pourtant, pour ce jeune surdoué de Lennon, formé à Pleyben et à Châteaulin...
La période des fêtes est réputée difficile pour les sportifs de haut niveau. Une prise de poids est vite arrivée avec l'enchaînement des repas. De quoi mettre à mal des semaines de préparation en cinq ou six jours seulement ! La perspective ne semble pas effrayer Léo Le Boulaire plus que ça. « J'ai prévu d'aller courir un petit peu tous les jours durant les fêtes avant la reprise avec Cesson en janvier », explique tranquillement le jeune handballeur professionnel. Originaire de Lennon, Léo Le Boulaire, 25 ans, est de retour dans le Finistère pour Noël. Un repos bien mérité après une première partie de saison mouvementée au sein de son club de Cesson-Sévigné, qui en est à sa cinquième saison consécutive au sein de l'élite du handball français. Et mine de rien, Léo, qui a commencé le handball à Pleyben à l'âge de 6 ans, commence à faire partie des meubles dans l'effectif. « J'ai intégré le centre de formation du club en 2010, lors de la première année de Cesson en D1 (désormais appelée Lidl Starligue). Je dois être un des trois plus anciens de l'équipe », affirme Léo, qui côtoie des Belges, des Croates ou encore des Islandais.
Passé par Pleyben et Châteaulin
Prolongé de trois ans en 2016, le handballeur démontre année après année sa régularité au plus haut niveau au poste d'ailier. « J'aimerais bien jouer arrière mais je peux difficilement placer des tirs face à des gars d'1,90 m ou 2 m », reconnaît en rigolant le solide jeune homme d'1,80 m. Une taille somme toute assez modeste dans le monde du handball professionnel. « C'est vrai qu'en général, on est plutôt autour du mètre 90 au hand. Je dois m'appuyer sur d'autres qualités, comme l'explosivité ou l'adresse au shoot », fait valoir Léo. Des qualités travaillées plus jeune, sur les parquets finistériens, à Pleyben, Châteaulin ou lors des diverses détections départementales ou régionales, malgré un léger contretemps en chemin. « J'ai eu un problème de genou, la maladie d'Osgood-Schlatter, à l'âge de 11 ans, précise celui qui est également passé par le Pôle espoirs de Cesson. Mais ça ne m'a pas trop ralenti ». Difficile de lui donner tort : dès l'âge de 16 ans, Léo Le Boulaire a intégré l'effectif seniors de l'Amicale laïque Châteaulin handball, en Prénationale. « On était en difficulté mais on avait finalement réussi à se maintenir », se remémore Léo. « Il y avait déjà une belle ambiance à Hervé-Mao, ce sont de super souvenirs. J'ai gardé quelques contacts, je suis en lien avec Manu Nédélec, par exemple », sourit-il. Il admet toutefois suivre d'assez loin l'actualité de son ancienne équipe.
D'Hervé-Mao à Karabatic et Omeyer
Chose assez légitime quand on s'entraîne deux fois par jour pour affronter ensuite des monuments comme Nikola Karabatic ou Thierry Omeyer. « Ce sont les deux joueurs les plus impressionnants que j'ai affrontés. Omeyer, notamment. Il a une présence énorme dans les buts. Le bras se crispe un peu lorsqu'on s'avance pour tirer face à lui », salue Léo. Deux joueurs emblématiques, désormais au PSG. « Le PSG, c'est une machine. On ne joue pas vraiment dans la même catégorie qu'eux. On a un tout petit budget. Et on reste accessible vis-à-vis des spectateurs, on discute avec eux ». Un peu comme à Châteaulin, quoi ? « Je crois même qu'on était plus sollicité par les spectateurs à Châteaulin qu'à Cesson », rigole l'ancien jaune et bleu, qui, cela s'entend tout de suite, garde la tête sur les épaules. Certes, il nourrit un petit espoir de revêtir, pourquoi pas un jour, le maillot bleu étoilé frappé du coq. « J'y ai déjà un peu pensé, forcément, mais pas tous les jours en me levant », souffle-t-il humblement. Sa préoccupation actuelle, c'est plutôt le maintien avec son équipe de Cesson (12e sur 14 de son championnat) dans laquelle il se plaît bien. « Après, je ne m'interdis rien pour l'avenir. Des expériences à l'étranger pourraient me tenter un jour, en Allemagne ou en Croatie, par exemple ». Avant de revenir donner un coup de main à la fin de sa carrière à Châteaulin ? « Pourquoi pas ! ». Il faudra tout de même patienter un peu avant de le revoir fouler les parquets châteaulinois : à 25 ans, Léo Le Boulaire a encore de beaux jours devant lui dans l'élite du handball.
Dimitri L'Hours