Sport - mardi 20 décembre 2016
De mémoire, le problème des quotas d'arbitrage dans les clubs ne date pas d'hier, en Bretagne. Après avoir été plutôt patiente jusqu'ici, la Ligue a cette fois-ci sévi. Trente-six sanctionnés, ça fait du bruit... et met des clubs au bord de la crise de nerfs.
Samedi, se tenait à l'Armor Club La Motte (22) une réunion, initiée par le club de Châteaulin, des clubs pénalisés par la Ligue suite à leurs carences en arbitrage. Des sanctions dénoncées par ceux-ci (Le Télégramme du 5 décembre).
Situation bloquée
« C'était un échange afin de partager nos inquiétudes face aux sanctions, explique Yves Kerdevez, secrétaire du club de Châteaulin. Nous souhaitons faire prendre conscience à la Ligue des conséquences, financières et sportives, que cela engendre, de la réalité du terrain. Cette froide gestion informatique des arbitres n'est pas fiable. Nous avons été reçus à Rennes, cette rencontre fut constructive mais... la situation est, hélas, bloquée ». Selon Bertrand Brajeul (La Motte), « pour la bonne marche du hand, il faut bien sûr des règles (arbitrage, qualification des entraîneurs...), les mettre en application et nous ne les remettons pas en cause. Mais en Bretagne, la situation est devenue aujourd'hui insupportable avec 36 clubs sanctionnés ! C'est trop! Nous avons l'impression d'être face à une administration avec laquelle il est impossible de dialoguer. La survie de nombreux clubs est aujourd'hui engagée. »
Prise de responsabilités
Pour Jean-Yves Caër, le président de la Ligue, « 36 clubs sanctionnés, il est vrai que c'est beaucoup comme il est vrai que nous ne sommes pas là pour assassiner les clubs, c'est évident. Mais il est difficile de modifier des réglements votés en AG. Ce ne sont pas des décisions faciles à prendre, mais nous avons pris nos responsabilités face aux clubs qui, vérifications faites, n'ont pas effectué leurs quotas arbitraux. La formation des jeunes arbitres, trop souvent négligée, est aussi un souci. Précisons que les clubs avaient aussi la possibilité de faire appel jusqu'en octobre, mais ils ne l'ont pas fait ». À noter qu'en 2018, une réforme de l'arbitrage sera mise en place avec l'obligation pour chaque club d'ouvrir une école d'arbitrage. Les arbitres régionaux seront également réunis au sein d'un pool et ne seront plus rattachés à leur club. Là encore, des grincements de dents sont à prévoir...
Élections en février
Pour le moment, face au statu quo, les clubs sanctionnés ne jettent pas l'éponge. Yves Kerdévez : « Une pétition est lancée pour interpeller la Ligue sur cette gestion aveugle que nous jugeons absurde, car chaque club a ses particularités ». Enfin, en février, après le Mondial français, des élections auront lieu à la Ligue. Sans doute un moment-clé pour les frondeurs. « A ce moment, la situation peut évoluer. Il sera peut-être possible de trouver, ensemble, le moyen d'obtenir de la LBHB une révision des sanctions infligées ». A suivre.