Après quatre matches de championnat, l'équipe seniors de l'AL Châteaulin handball occupe la 6e place de sa poule de prénationale, avec deux victoires et deux défaites au compteur. L'entraîneur, Mickaël Kernéis, fait le point sur le début de parcours de cette équipe largement renouvelée et rajeunie cette saison.
À l'aube du championnat, vous vous disiez dans le flou à la fois par rapport à vos compétences et à l'opposition que vous alliez rencontrer. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Après quatre matches, je pense qu'on a le niveau de la poule. Pour les deux rencontres que l'on a perdues, l'écart était de cinq et un buts. Pour l'instant, on a du mal à gérer les fins de matches. Quand le score est serré, le ballon pèse lourd, et quand on est devant, on n'arrive pas à tuer le match. Sur le rendu, on a 40 minutes où on joue bien et 20 minutes, dont souvent les dix dernières, plus compliquées. Ce n'est pas un problème physique car ça n'arrive jamais au même moment du match. C'est peut-être une question de gestion du stress dans les moments importants.
L'objectif affiché pour la saison est le maintien et de recréer un collectif. Comment travaillez-vous cet aspect ?
On a organisé un stage de cohésion, fin août. À l'entraînement, j'ai beaucoup misé sur l'aspect collectif au début de saison, pour cimenter le groupe et travailler les aspects individuels derrière. D'habitude on fait l'inverse. Ça nous a été préjudiciable face à Plescop et Lambézellec ; mais je pense que si je ne l'avais pas fait, on en serait peut-être à quatre défaites aujourd'hui. J'ai fait ce pari, on verra si j'ai eu raison ou tort le 17 mai.
À l'exception de deux joueurs qui ont la trentaine, la moyenne d'âge de la formation est d'à peine 20 ans. La différence se fait-elle sentir ?
Le poste de gardien de Yannick Kerdenez est à part ; il est bon justement d'être expérimenté pour être efficace. Quant à Gwen Merrer, il s'est blessé et n'a fait qu'un match. La préparation s'est très bien passée, il n'y a pas eu de choc de génération. Par ailleurs, les trois quarts des autres se connaissent bien pour avoir joué ensemble en catégories jeunes.
Que manque-t-il à l'équipe par rapport à ses principaux adversaires ?
On joue face à des joueurs très expérimentés, habitués à jouer ensemble depuis plusieurs années et ils sont plus forts physiquement. Nous devons aussi nous adapter à des ambiances un peu plus chaudes à l'extérieur que dans la catégorie des moins de 17 ans. On n'a plus d'anciens capables de gérer ça.
L'équipe est celle qui, depuis le début du championnat, a marqué le plus de buts, mais en a aussi encaissé le plus...
C'est une philosophie. Dans notre jeu, on a tendance à pousser tous les ballons vers l'avant. Cela fait qu'il y a beaucoup de possessions de balle, on se crée ainsi plus d'occasions de marquer, mais génère aussi un échec important. Ça va de paire. Il va falloir progresser défensivement car on laisse un peu trop les autres marquer facilement dès que ça joue un peu longtemps.
Quel regard portez-vous sur les autres équipes de la poule ?
On a affaire à quelques gros morceaux, comme Chantepie que je ne connais pas, Plescop qui n'a encaissé qu'une seule défaite, et Pleyber que l'on a battu une fois. Pour Concarneau, je considère qu'ils sont abordables, même si ce sera difficile. Lanester, en revanche, s'annonce comme un match très compliqué car c'est une équipe réserve de nationale 1 qui a clairement annoncé son ambition de monter.
Logan et Yann : « On fait partie des vieux »
Ce sont de purs produits châteaulinois. À eux deux, ils cumulent déjà 23 ans de pratique. Ils n'ont pourtant que 18 et 19 ans. Logan Boterel, ailier droit de l'équipe seniors, a débuté à l'âge de 9 ans, à Pleyben, avant de se mêler aux Châteaulinois dès la création de l'entente, en moins de 15 ans, « car le niveau de jeu était meilleur ». Yann Flao, quant à lui, a débuté à l'âge de 5 ans. L'arrière-gauche, étudiant en BTS Négociation et relation client à Quimper, n'a connu que l'amicale de hand.
« Trop tôt pour partir »
Après avoir reçu des propositions extérieures à la fin de la saison dernière, ils ont rempilé à Châteaulin. « Je passe mon bac cette année, c'était trop tôt pour partir », indique Logan Boterel. Tous deux se connaissent bien, comme une bonne partie de l'équipe, pour avoir notamment évolué ensemble au Centre labélisé d'entraînement de Landerneau. « L'ambiance est bonne, soulignent-ils, on se sent bien ». Les deux copains ont connu la N3, l'an dernier. À ce titre, ils font un peu figure « d'anciens » au sein de cette équipe, dont dix joueurs n'ont pas 20 ans. « On n'a plus le même rôle. On peut se montrer plus décisifs que l'an dernier. En tout cas, on apprend à l'être ». Le duo se dit plutôt « content » de son parcours en ce début de championnat. « On pèche par notre manque d'expérience, qui se ressent en fin de match. On a tendance à jouer trop vite par moments, alors qu'on devrait davantage poser le jeu dans les temps forts ».
Propos recueillis par Gwénaëlle Le Ny
Châteaulin - mardi 28 octobre 2014 La photo de couverture
