À Châteaulin, la pratique du handball ne colle pas toujours avec les exigences de la municipalité. L’usage d’une résine blanche par les joueurs fait débat, car trop salissante pour le gymnase Hervé-Mao.
Alexis Souhard
Le bruit du scratch résonne dans le gymnase Hervé-Mao. C’est l’heure de l’entraînement, mercredi soir, pour les U18 de l’Entente Aulne Porzay Handball, à Châteaulin. Ce son, c’est celui que produit le ballon lorsqu’il se décolle des mains au moment du tir ou de la passe. Tout cela part du même rituel installé durant la douzaine d’entraînements hebdomadaires effectués et lors des matches du week-end : les joueurs s’enduisent les doigts d’une résine pour réceptionner la balle. « Plus la main transpire, plus on en a besoin. Sinon, le ballon devient une savonnette, atteste le vice-président Thierry Goulard. En accrochant le ballon, on a le poignet plus souple : c’est une garantie de vitesse et d’efficacité au tir ».
Une interdiction de la colle envisagée en 2022
Cette résine de colle blanche - adoptée il y a une dizaine d’années car « solvable à l’eau » - marque le parquet du gymnase, les buts, les murs… Elle se dépose en quantité fine mais visible sur les ballons, dont les extraits noirs sur leur surface montrent ce qu’elle produit quand elle sèche longtemps. « Il faut gratter les ballons et laver la salle régulièrement ». Pour les ballons, le club a déjà commandé une machine de nettoyage. Près de 2 000 € (pris en charge à 50 % par la ville) ont été déboursés pour cet outil qui décolle le produit par action de chaleur. « Cela devrait allonger la durée de vie de nos ballons ».
Nettoyer plus, une solution ?
S’agissant de la salle, le sujet est devenu plus problématique après la revitrification du parquet en chêne massif à l’été 2022. Ce plancher, qui date des années 60, demande une maintenance régulière au point que l’interdiction de l’usage des colles dans la salle a été évoquée par la ville à la rentrée 2022. En cause : le vernis récemment déposé, plus fragile selon les élus, qui doit être nettoyé à l’aide de « produits au PH neutre, non agressifs ». Ce genre de décision n’est pas rare en Bretagne où plusieurs villes ont interdit leur usage dans leurs salles. « Le prestataire n’assurerait pas la garantie sinon », affirme Thierry Goulard qui estime que l’usage du savon de manière régulière réglerait le problème.
La salle nettoyée deux fois par semaine
La piste de l’interdiction a été abandonnée depuis, le club (une équipe de seniors hommes en excellence régionale, des filles en nationale 3, quatre équipes de jeunes en régionale notamment) risquant d’être désavantagé en championnat. « C’est comme si on interdisait les crampons à des footballeurs en semaine, mais pas le week-end chez nos adversaires de ligue pour qui ça ne serait pas interdit, ça n’a pas de sens », explique Thierry Goulard.
Entre la colle et la poussière l'impossible équation
Pour le club (qui a daigné limiter l’usage de la colle), il faudrait plus qu’un simple nettoyage municipal hebdomadaire à l’heure où l’équipement est fréquenté par plus de 600 écoliers par jour. « La poussière est partout, du fait de son exploitation. Ça nous oblige à user de plus de colle ». Il est convenu, depuis, que le club passe l’autolaveuse sur le sol une fois par semaine. « Car il en va de la responsabilité des assos, assure Hervé Rolland, adjoint aux sports. On n’a qu’un seul agent est dédié au nettoyage des équipements sportifs de toute la ville ». Un bilan sera effectué en fin de saison.