L’avenir est aux ententes dans le monde du sport : c’est en tout cas le point de vue de Jean-Pierre Juguet, adjoint aux sports de la Ville de Châteaulin. L’élu en veut pour preuve l’expérience menée avec succès à l’Entente Aulne-Porzay (ci-dessus), réunion des clubs de handball de Châteaulin et Plomodiern. Un exemple à suivre, selon lui, pour inscrire les associations sportives locales dans une logique de territoriale et non communale.
Et si les querelles de clocher sur fond de rencontres sportives ne devenaient qu’un souvenir dans les années à venir ? Jean-Pierre Juguet, adjoint aux sports à la Ville de Châteaulin et élu communautaire, livre un plaidoyer pour voir les clubs du territoire s’entendre entre eux, afin de favoriser la diversité des pratiques. Et espère voir la communauté de communes prendre prochainement en charge une compétence sports.
Qu’il semble loin, le temps des derbys surchauffés où le public venait en masse au bord des terrains de sport, assister à une rencontre face au voisin que l’on se plaisait à détester le temps d’une journée ! Et si, notamment pour le football, l’atmosphère si particulière qui enveloppe certains matchs subsiste tant bien que mal, elle se fait bien rare désormais pour les autres sports.
Une tendance qui, à en croire Jean-Pierre Juguet, adjoint aux sports à la Ville de Châteaulin et conseiller communautaire, ne devrait pas s’estomper dans les années à venir, bien au contraire. Lui-même plaide pour voir les différentes associations sportives de la communauté de communes Pleyben-Châteaulin-Porzay se rapprocher les unes des autres pour voir les différentes activités proposées sur le territoire pérenniser et atteindre le meilleur niveau possible.
« On est au maximum de ce que l’on peut faire »
« Au niveau communal, on met 30 000 € tous les ans pour le club de football de Châteaulin, par exemple. Sans compter les trois personnes qui travaillent à plein temps autour des terrains et tous nos investissements. Aujourd’hui, je pense que l’on arrive au maximum de ce que l’on peut faire à ce niveau. Et toutes les communes du territoire sont confrontées au même problème », affirme-t-il.
La solution, selon lui, doit alors se trouver à l’échelle du territoire. « Le club de handball de Châteaulin l’a très bien compris, l’entente des seniors féminines avec Plomodiern en est un exemple », affirme-t-il ainsi, souhaitant voir « le club poursuivre dans cette voie ». Une manière de centraliser la pratique sportive à Châteaulin et déshabiller quelque peu les voisins ? Non, se défend-il. « Je regarde aussi ce qui se fait ailleurs. Quand je vois ce que réussit à faire le club de sambo à Pleyben, avec très peu de moyens et sans avoir d’infrastructures, je dis chapeau », prend-il en exemple, rappelant que 60 % des licenciés dans les clubs de sport châteaulinois habitent en dehors de la commune.
« Un gymnase, c’est 2 M€ minimum »
Des preuves aussi, selon lui, de la nécessité de penser à l’échelle du territoire (qui compte 50 associations sportives environ) pour tout nouveau projet d’équipement sportif. Si un tel projet avait été évoqué au moment de la campagne des élections municipales en 2014 par l’équipe en place, il est peu probable désormais de voir une seconde salle de sport construite à Châteaulin sur le budget communal, dans les prochaines années. « Un gymnase, c’est 2 M€ minimum. Aucune commune du territoire ne peut supporter ça toute seule », assure Jean-Pierre Juguet, conscient pourtant de la nécessité d’une telle infrastructure. « À Hervé-Mao aujourd’hui, il n’y a pas dix minutes de libre, c’est surbooké ».
Un problème que le Châteaulin Football Club connaît bien lui aussi, tout comme le Rubgy-club châteaulinois, où le terrain de Penmez ne donne pas entière satisfaction. D’où la nécessité pour l’adjoint aux sports châteaulinois de voir la CCPCP prendre en charge, au cours de la prochaine mandature, une compétence plus étroitement liée aux sports, et ce même si une vice-présidence, occupée par Christine Lelièvre, est déjà dédiée à la vie associative et aux sports.
« À la manière de la future piscine, il faut une salle de sports, au centre du territoire et c’est à la communauté de communes de s’occuper de ça, en permettant aux clubs d’avoir des interlocuteurs régulièrement ». Une manière pour Jean-Pierre Juguet de faire d’ores et déjà acte de candidature pour une telle délégation ? « Non non », assure-t-il. « Mais c’est certain que j’aimerais être associé à une telle commission ».