Les clubs régionaux et nationaux de handball sont tenus d'avoir une école d'arbitrage (EA), avec obligation de former annuellement de jeunes arbitres. Yves Kerdévez, le responsable de l'arbitrage local, a répondu à quelques questions sur l'adoption d'une charte de jeune arbitre.
Est-ce laborieux d'animer une école d'arbitrage ?
« Par les campagnes de promotion menées depuis deux saisons et le tutorat qui les accompagne, les jeunes répondent facilement à cette conviction de "faire arbitrer les matches de jeunes par les jeunes". L'école d'arbitrage compte actuellement 27 jeunes arbitres de tous âges, engagés dans différents cursus de formation ».
Quelles sont les formations proposées ?
« La formation arbitrale s'appuie naturellement sur la technique. C'est pendant les entraînements que les jeunes s'essaient d'abord au sifflet. En fonction des âges, ils suivent différents cycles de formation, de la sensibilisation au perfectionnement. La formation est avant tout pratique : les jeunes arbitres développent des savoir être et des savoir-faire de base. Ils sont toujours accompagnés par un référent ».
Quels problèmes rencontrent-ils ?
« Il y a, en fait, plusieurs éléments déstabilisants. Trop de coaches sont intolérants devant les insuffisances naturelles de ces jeunes arbitres et versent dans une contestation incessante. Parallèlement à cet environnement peu favorable, le jeu aussi pose certains problèmes. Il n'est plus axé sur les valeurs fondamentales collectives, qui brident sa clarté et la créativité des joueurs. Il devient ainsi, par conséquence, plus physique, avec de plus en plus de duels, donc plus difficile à arbitrer. Tout ce contexte rend l'arbitrage difficile dans la vision, la perception, l'analyse, la décision, les clés de l'arbitrage ».
La charte va-t-elle apporter des changements ?
« Il faut oser en parler et ne plus subir. En interpellant ainsi l'environnement actuel du handball des jeunes, je souhaite définir un statut du jeune arbitre qui, comme les joueurs, est un apprenant. Il y est écrit : "Je suis en formation. J'apprends à arbitrer avec mes doutes, mes incertitudes, mes erreurs et mes manques". Je souhaite aussi une reconnaissance plus forte de la fonction de tuteur. L'enjeu que les adultes donnent aux matches ne doit pas gâcher le jeu et l'arbitrage. Cette charte contribuera à valoriser et à appuyer ces jeunes dans leur démarche de juge arbitre ».